François LUCCHESI nous donne à voir, avec beaucoup de sensibilité et de modestie, les différents aspects du travail des ouvriers du pétrole à la fin du XXe siècle et au tout début du XXIe : son travail et celui de son équipe.
Auteur : Laurent QUESSETTE - Photographies de François LUCCHESI
Les photographies de François LUCCHESI i témoignent avec sensibilité et malice de son quotidien de travail et de celui de ses collègues, au Port pétrolier de Fos-sur-Mer dans les Bouches-du-Rhône. Parmi les embruns et les vapeurs de gaz, sous le mistral glacial ou la chaleur écrasante, François LUCCHESI a su capter à hauteur d'hommes, jour et nuit, toute l'année, la vie des ouvriers du pétrole. Souvent méconnu - alors que l'or noir est encore indispensable à la vie du pays -, voire occulté, en raison des maladies professionnelles qui les déciment, leur travail est désormais reconnu grâce à ce livre inédit.
Seul un ouvrier du pétrole pouvait transmettre une mémoire toujours aussi vivante.
La coordination, juillet 1991 (en haut à gauche Gomar Jeannot, en bas à gauche Pintet Christian, en haut à droite Andrieu Paul, en bas à droite, Corsini Hervé). @ Francois Lucchesi |
Le trophée, 1981 @ Francois Lucchesi |
Autour d’une bonne centaine de photographies d’ouvriers du port pétrolier de Fos sur Mer, ce petit ouvrage rend hommage à une œuvre originale, celle d’un ouvrier photographe qui, toute sa vie professionnelle, a saisi le travail des membres de son équipe : de jour comme de nuit, en été comme en hiver, à des moments d’activité intense comme dans des périodes de pause ou de repos. Se dessine un riche portrait de groupe, complété par plusieurs textes qui contextualisent la démarche : un historique du port pétrolier par son fondateur, Michel PERONNET, qui a vite soutenu la démarche ; la mise en perspective d’un sociologue, Jean-Pierre DURAND ; un hommage rendu par le fils d’un ouvrier, emporté comme d’autres membres de l’équipe par un cancer, toujours pas reconnu comme maladie professionnelle, Laurent QUESSETTE ; et enfin une série de textes courts proposés par le photographe sur sa démarche et la vie de l’équipe.
Le tube, Coulon Georges (à gauche), Quessette Guy, 1982. @ Francois Lucchesi |
Quatrième de couverture @ Francois Lucchesi |
On peut se faire une idée de ce que les ergonomes appellent le travail réel, en opposition au travail prescrit par les directions d’entreprise. C’est un témoignage précieux d’une relative autonomie ouvrière, qui s’était développée dans certains espaces professionnels et syndicalisés du système productif durant les trente glorieuses. Situation sans doute de plus en plus minoritaire et en voie de disparition.
Le nid, juin 1990 (Trujillo Jean) @ Francois Lucchesi
Vous pouvez commander ce livre, édité aux Éditions de l'Harmattan au prix de 25 €uros
Un article est également présent dans le numéro 283 de France Photographie, à la page 71